- GATHA
- GATHAG THNom donné en iranien ancien à un groupe de poèmes, en forme d’hymnes liturgiques, attribués par la tradition mazdéenne à Zarathuštra (Zoroastre) lui-même. Ces textes ont été intégrés à date ancienne dans l’Avesta, qui constitue, de nos jours encore, le corps des Écritures sacrées du zoroastrisme (ou mazdéisme). À ce titre, les G th sont récités chaque jour dans le rituel mazdéen tel que le célèbrent les Parsis et les Guèbres. La doctrine exprimée par Zoroastre dans les G th est celle d’un monothéisme rigoureux qui, probablement, faisait contraste avec le polythéisme de la religion de son temps. Le Dieu unique y est appelé Ahura Mazd h («le Seigneur Sage») et Zoroastre nous le montre assisté dans sa tâche d’organisateur du monde par un Esprit Saint (Spenta Mainyu) en lutte perpétuelle contre un Esprit Malin (Angra Mainyu). Une série d’«archanges» apparaît également aux côtés d’Ahura Mazd h; les G th les nomment Amesa Spenta (les «Immortels Bénéfiques»): la Bonne Pensée, la Meilleure Rectitude, l’Empire Désirable, la Perfection, l’Intégrité, la Non-Mort. Ces «vertus» ne sont pas pour Zoroastre de simples noms divins, mais des personnes dignes de culte (en iranien: yazata ); peut-être sont-elles la sublimation de quelques-uns des nombreux dieux du polythéisme iranien contre lequel lutta le fondateur? De même, les G th rejettent les sacrifices de bovins et l’offrande de haoma (boisson enivrante utilisée dans le rituel) qui étaient d’usage courant. On voit qu’en plusieurs domaines, et parmi les plus importants, les G th prennent une position polémique: la tradition a donc raison de voir en elles la première expression du zoroastrisme, le reste de l’Avesta apparaissant plutôt comme une tentative d’ajustement de la religion ancienne à la réforme prêchée par le fondateur. Par voie de conséquence, les G th présentent un caractère plus vivant, plus personnel que le reste de l’Avesta, où le style hiératique prévaut. Malheureusement, nous ne pouvons avoir qu’une vue approximative de la valeur littéraire des G th parce qu’ils sont rédigés dans un dialecte dont ils représentent l’unique spécimen et dont toutes les difficultés n’ont pas été éclaircies.gâthaensemble des textes sacrés attribués à Zoroastre.
Encyclopédie Universelle. 2012.